Linkin Park - Living Things
LINKIN PARK - LIVING THINGS
Année de parution : 2012
Nombre de pistes : 12
Genre : Rock
Une confirmation du changement de cap
Linkin Park a sorti en juin 2012 son cinquième opus, environ deux ans après le déroutant A Thousand Suns. Ce dernier avait outré nombre de soi-disant fans de la première heure du groupe car, il est vrai, il sonnait la mort de l'époque Hybrid Theory. Fini alors les distorsions, les riffs nerveux et les cris de Chester Bennington. Linkin Park avait bel et bien passé sa crise d'ado et tentait de nouvelles choses.
Living Things avait été annoncé comme un audacieux mélange de toutes les créations diverses et variées du combo californien depuis sa création. Si l'on y prête attention, tout y est : le style nu-métal, même s'il est désormais fortement atténué par les différentes trouvailles électro, est bien là. C'est juste qu'il a évolué et grandi en même temps que les musiciens. S'accroche donc à cela les nombreux effets électro, signe du temps qui force les artistes à innover pour rester en vie.
Après comparer l'électro de Linkin Park à celui de David Guetta, cela n'a aucun sens.
Le groupe est extrêmement talentueux en ce qui concerne dénicher des rythmiques efficaces et faciles à retenir. Cela démontre leur inspiration mais cela paraît trop simpliste avec des répétitions à l'envie, comme l'intro de Skin to Bone restant en fond durant presque toute la piste. On retrouve également le virage expérimental amorcé dans A Thousand Suns avec des mélodies étant dans la droite lignée de certains de ses morceaux, tel l'enivrant Powerless. Sans être exceptionnel, Linkin Park propose là du rock de très bonne qualité, avec un Mike Shinoda étant de plus en plus à l'aise au chant désormais, comme en témoigne Castle of Glass.
Outre ce rock pré-formaté mais cependant non dénué d'efficacité, deux pistes sortent véritablement du lot du fait de leur totale contradiction avec le reste de l'album : Victimized, petite interlude d'à peine deux minutes où l'on semble retrouver momentanément l'esprit d'Hybrid Theory, puis Until it Breaks, morceau assez singulier un poil insufflé de hip-hop et où le guitariste Brad Delson prête sa voix.
Linkin Park continue donc sa métamorphose et présente un album rassemblant tout ce qui avait été entrepris précédemment. Une sensation de facilité peut leur être reproché mais il n'en est rien. Ecoutez-bien ...